↑ Appassionata (un opéra) - acte 3, exhibition view / vue d’exposition, Galerie Sultana, Paris, France, 2018 © Aurélien Mole
↑ Appassionata (un opéra) - acte 3, exhibition view / vue d’exposition, Galerie Sultana, Paris, France, 2018 © Aurélien Mole
↑ Appassionata (un opéra) - acte 3, exhibition view / vue d’exposition, Galerie Sultana, Paris, France, 2018 © Aurélien Mole
↑ Appassionata (un opéra) - acte 3, exhibition view / vue d’exposition, Galerie Sultana, Paris, France, 2018 © Aurélien Mole
↑ Appassionata (un opéra) - acte 3, exhibition view / vue d’exposition, Galerie Sultana, Paris, France, 2018 © Aurélien Mole
↑ Appassionata (un opéra) - acte 2, exhibition view / vue d’exposition, Galerie Sultana, Paris, France, 2018 © Aurélien Mole
↑ Appassionata (un opéra) - acte 2, exhibition view / vue d’exposition, Galerie Sultana, Paris, France, 2018 © Aurélien Mole
↑ Appassionata (un opéra) - acte 2, exhibition view / vue d’exposition, Galerie Sultana, Paris, France, 2018 © Aurélien Mole
↑ Appassionata (un opéra) - acte 2, exhibition view / vue d’exposition, Galerie Sultana, Paris, France, 2018 © Aurélien Mole
↑ Appassionata (un opéra) - acte 1, exhibition view / vue d’exposition, Galerie Sultana, Paris, France, 2018 © Aurélien Mole
↑ Appassionata (un opéra) - acte 1, exhibition view / vue d’exposition, Galerie Sultana, Paris, France, 2018 © Aurélien Mole
↑ L'Epuisé, 2018, installation of four elements, lead stained glass on steel frame / installation de quatre éléments, vitrail au plomb monté sur châssis acier, dimensions variables © Aurélien Mole
PRESS RELEASE:

Appassionata
(un opéra)
Acte 1 : 26. janvier – 22 février
Acte 2 : 23 février – 14 mars
Acte 3 : 15 mars – 31 mars

A la croisée des arts plastiques, visuels et vivants, Emmanuel Lagarrigue poursuit et étend ses réflexions autour des formats d’exposition et des processus de traduction d'une forme vers un autre champ. Conçue comme un opéra en trois actes, « Appassionata » combine un dispositif mobile et modulable et plusieurs pièces ou séries de pièces pensées comme de véritables personnages — ou facettes d’un même personnage —, éléments qui, au gré de l’exposition, vont être déplacés et reconfigurés, apparaître ou disparaître.

Structurant l’espace de la galerie, le décor de cet opéra consiste en un ensemble de grands panneaux transparents suspendus où se dessinent en réserve des formes prélevées dans deux films en noir et blanc dont l’artiste provoque ainsi la rencontre, mise en abyme en colorama : Meshes of the Afternoon (1943) de la cinéaste expérimentale américaine Maya Deren et Boy Meets Girl (1984) de Leos Carax. Manipulables par le visiteur invité à les faire glisser sur leurs rails, ces formes et images fixes, en potentiel mouvement, opèrent selon leur position comme masques autant que comme révélateurs des « personnages » en présence qui émettent ou (in)filtrent la lumière, diffusant leur propre halo, résolument silencieux et spectral.
Fonctionnant, comme dans ces deux films, tels des embrayeurs et accélérateurs de récit(s) et autres impressions mentales, elles dialoguent entre elles par un jeu infini de juxtapositions et superpositions multiples au prisme desquelles se dévoilent ou se devinent des personnages au visage changeant qui incarnent et parfois, littéralement, contiennent textes poétiques et littéraires, partitions et compositions musicales, signes et lettres. Ainsi de la série Les Servantes, variations de tubes de cuivre en circuit fermé à partir d'une ampoule « lisant » les mots de Paul Celan sur le langage traduits en morse ; du Dormeur, vitrail sur pieds à deux teintes recelant quant à lui dans ses verres les cendres d’une partition du duetto da camera d’Alessandro Scarlatti « Il Sonno », et avec, le dialogue intérieur qui s’y joue ; ou des photogrammes qui, lettre par lettre, épellent manuellement le mot SILENCE.

Placée sous le signe de la rencontre, « Appassionata » orchestre, par ses modulations expérimentales et abstraites, une cinématique vibratoire touchant les corps comme le(s) sens, et jouant, selon des systèmes d’assemblages et d’encodages, de (per)mutations et de versions, de prélèvements et de projections, de perceptions et d’interprétations, la mélodie sourde d’une intranquillité « récitationnelle » foncièrement fragmentaire et plurielle.

Anne-Lou Vicente, janvier 2018


« At the crossroads of visual and living arts, Emmanuel Lagarrigue pursues and expands his reflections on exhibition formats and processes of translation from one form to another field. Conceived as an opera in three acts, « Appassionata » combines a mobile and modular device and several pieces or series conceived as real characters - or facets of the same character -, elements which, according to the exhibition, will be moved and reconfigured, appear or disappear.

Structuring the gallery’s space, the decor of this opera consists of a set of large suspended transparent panels in which shapes drawn from two black-and-white films are drawn in reserve, the encounter provoked by the artist setting it in abyss in colorama: Meshes of the Afternoon (1943) by the American experimental filmmaker Maya Deren and Boy Meets Girl (1984) by Leos Carax. Moveable thanks to their rails, these forms and still images, in potential motion, operate according to their position as masks as well as pointers to the « characters » which emit or (in)filter the light, diffusing their own halo, resolutely silent and spectral.

Working, as in these two films, like clutches and accelerators of narrative and other mental impressions, they converse with each other through an infinite set of juxtapositions and multiple superimpositions, where characters with changing faces reveal themselves or guess themselves, incarnating and sometimes, literally, containing poetic and literary texts, musical scores and compositions, signs and letters. Thus from the series Les Servantes, variations of copper tubes in closed circuit formed from a light bulb « reading » Paul Celan’s words on the language translated into Morse code; of the Sleeper, stained-glass window on two-tone feet, holding in its glasses the ashes of a score of Alessandro Scarlatti’s duetto da camera «Il Sonno», and the inner dialogue that takes place there; or photograms which, letter by letter, manually spell the word SILENCE.

Placed under the sign of encounter, « Appassionata » orchestrates, through its experimental and abstract modulations, a vibratory kinematics touching the bodies as well as the senses, and playing, according to systems of assemblages and encodings, (per)mutations and versions, samples and projections, perceptions and interpretations, the deaf melody of a « recitational » intranquillity. »

Anne-Lou Vicente, January 2018

PRESS:

press-release.pdf (207.16 kB)

Sultana