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Il y a une volonté de faire entrer l’extérieur dans la galerie pour cette exposition. La couleur jaune vif traverse les murs
comme si le soleil brillait à l’intérieur, faisant écho à la façon dont les peintures de Giordano semblent toujours faire
penser au paysage d’une manière ou d’une autre. Le paysage est un filtre pour l’aider à réfléchir sur le processus de
destruction et de reconstruction dans son oeuvre.
La pièce centrale de l’exposition est une installation composée de milliers de pièces de peinture acrylique moulées individuellement,
appelées Palette Knifeheads. Les Knifeheads sont des artefacts de l’atelier qui attirent l’attention sur leur
processus et leur matérialité tout en servant d’outils fantastiques et évoquent des pointes de flèche (arrowheads) ou
des formes géologiques. Le centre de chaque Knifeheads représente des détails, des gestes, des couleurs et des marques
issus du langage de la peinture du XXe siècle, comme des coups de pinceau expressionnistes rappelant l’expressionnisme
abstrait, des taches impressionnistes, des champs de couleurs, des monochromes, des motifs, des empreintes digitales, les
interactions des couleurs de Josef Albers, des géométries Mondrian-ish, etc. Ces moments sont attrapés et gelés comme
dans de l’ambre ; ce sont les pierres angulaires avec lesquelles Giordano continue à se développer, mais aussi des reliques
qu’il vaut mieux laisser pour mortes.
L’installation murale comprend des portes, des portails et des déchirures qui suggèrent qu’il est possible d’accéder à un
ailleurs. Les peintures accrochées se reflètent l’une l’autre et les Knifeheads ont tous des doubles à la suite d’un processus
dans lequel l’oeuvre est coupée en deux pour créer deux moitiés.
Si l’histoire de la peinture fait partie du point de départ de Giordano, il puise également dans des sources variées, dont
l’histoire pour enfants “The Rainbow Goblins”, d’Ul de Rico. C’est l’histoire de sept créatures de couleur qui chassent
l’arc-en-ciel et boivent leur couleur. Les gobelins utilisent un lasso pour collecter la couleur en transformant la lumière
éthérée d’un arc-en-ciel en liquide physique (un peu comme la peinture). Quand les gobelins vont chasser dans la «Vallée
de l’arc-en-ciel», les fleurs, les arbres, l’herbe et l’eau ripostent et tuent les gobelins en les noyant dans une immense
flaque de couleur.
Comme l’explique Giordano : «Il y a de multiples parallèles entre les Gobelins Arc-en-ciel et ma propre pratique de
travail. Dans mon atelier, les gobelins prennent différentes formes. Parfois, je suis le gobelin. Comme le lasso du gobelin,
j’ai aussi des outils que j’utilise pour maîtriser la couleur et la matière afin de faire mon travail. Parfois, les figures de
l’histoire de l’art sont les monstres, et les flaques tourbillonnantes de peinture que je verse sur le verre ou que je gèle
dans les peintures ressemblent à la mort des gobelins qui se noient. Dans mon travail, j’utilise de la peinture acrylique
en couches épaisses, donnant une substance physique à l’accumulation de l’histoire de la peinture afin de créer un espace
pour ces monstres.»
Les Shredded Paintings sont influencées par les collages de Jean Arp, “Selon les lois du hazard”, et ses écrits dadaïstes.
Lors de la réalisation des Shredded Paintings, Giordano utilise les restes de peinture d’une peinture à l’autre, puis d’une
autre et ainsi de suite, broyant continuellement des fragments et s’éloignant ainsi de ses intentions originales sur la couleur
et la composition comme moyen d’abandonner un certain contrôle sur l’oeuvre. Cette façon de travailler permet à
Giordano de manipuler la couleur comme un objet physique à manipuler, découper et remonter.
La série Adpression est fabriquée de la même manière que les Knifeheads, mais au lieu de mouler des couteaux à
palette, Giordano moule des toiles et des barres de châssis. Il réalise des tableaux sans échafaudage, en n’utilisant que
du matériel et des procédés. L’adpression est un terme décrivant des fossiles qui laissent à la fois un moule d’empreinte
et des résidus chimiques et matériels, créant ainsi une sorte de double fossile.
There is a desire to bring the outside into the gallery for the current show. Vibrant yellow paint moves across walls
like sun shining inside, echoing how Giordano’s paintings always seem to reference landscape in one way or another.
Landscape can be a filter to help the artist thinks about the process of destruction and reconstruction in his work.
The centerpiece of the show is a multi-wall installation comprised of thousands of individually molded pieces
of acrylic paint called, Palette Knifeheads. The Knifeheads are artifacts of the studio that draw attention to
their process and materiality while doubling as fantastic tools that evoke arrowheads or geological forms. The
center of each Knifehead depicts details, gestures, colors, and marks culled from the language of 20th century
painting like expressionistic brush strokes reminiscent of Abstract Expressionism, Impressionist daubs, color
fields, monochromes, patterns, fingerprints, the color interactions of Josef Albers, Mondrian-ish geometries,
etc. These moments are caught and frozen as if in amber; they are the building blocks with which Giordano
continues to develop, but also relics that may be better left for dead.
The installation incorporates doors, portals, and rips which suggest another place can be entered through
the work. Paintings mirror each other and the Knifeheads all have twins as a result of a process in which the
work is sliced open to create two halves. Doubling occurs throughout the exhibition.
While the history of painting makes up part of Giordano’s starting point, he also draws from varied sources
including the children’s story, The Rainbow Goblins, by Ul de Rico. It’s a story about seven colored creatures
who hunt rainbows and drink their color. The goblins use lassoes to collect color by transforming the
ethereal light of a rainbow into physical liquid (not unlike paint). When the goblins go hunting in the “Valley
of the Rainbow,” though, the flowers, trees, grass, and water fight back and kill the goblins by drowning
them in a giant swirling pool of color.
As Giordano explains: “There are multiple parallels between the Rainbow Goblins and my own working practice.
Within my studio, goblins take on different forms. Sometimes I am the goblin. Like the goblin’s lassoes, I
too have tools that I use to harness color and material in order to make my work. Sometimes the figures of art
history are the monsters, and the swirling pools of paint I pour onto glass or freeze in paintings approximate
the death of the goblins drowning. In my work, I use thickly layered acrylic paint, giving physical substance to
the accumulation of painting’s history in order to create a space for these monsters.”
Shredded Paintings are influenced by Jean Arp’s collages, Selon les lois du hazard, and his Dadaist writings.
When making the Shredded Paintings, Giordano uses leftover paint from one painting to another, then another,
continually grinding down fragments and thus drifting further away from his original intentions about
color and composition as a way to relinquish some control of the work. This way of working allows Giordano
to handle color as physical object to be manipulated, cut apart and reassembled.
The Adpression series are made in a similar way as Knifeheads but instead of molding palette knifes, Giordano
is molding canvases and stretcher bars. He is making paintings without scaffolding, using only material and
process. Adpression is a term describing fossils that leave both an impression mold and chemical/material
residue, creating a kind of double fossil. |