↑ Sophie Varin, Sham Meditation [sunrise], 2024 Huile sur bois / Oil on wood 4,7 x 30 x 2 cm © Sophie Varin
↑ © Grégory Copitet
↑ Sophie Varin, Courage, 2024
Huile sur toile de coton / Oil on cotton canvas, 8 x 6 cm
© Sophie Varin
↑ Sophie Varin, Ups and downs, 2024
Huile sur toile de coton / Oil on cotton canvas, 8 x 50 cm
© Sophie Varin
↑ Sophie Varin, Leftover fear, 2024
Huile sur mouchoirs en tissu / Oil on cotton handkerchief, 8 x 6 cm
© Sophie Varin
↑ © Grégory Copitet
↑ Sophie Varin, Donner et promettre, 2024
Huile sur T-shirt on coton / Oil on cotton T-shirt, 8 x 6 cm
© Sophie Varin
↑ Sophie Varin, People as projects, 2024
Huile sur T-shirt en coton / Oil on cotton T-shirt, 8 x 6 cm
© Sophie Varin
↑ Sophie Varin, In the search of something to find, 2024
Oil on wood / Huile sur bois, 4,7 x 80 x 2 cm
© Sophie Varin
↑ Sophie Varin
Deceiver nº1, 2024, Acrylique et craie sur moquette / Acrylic and chalk on carpet, 300 x 110 cm
Baiting, 2024, Huile sur étain / Oil on tin, 3,7 x 2 cm
Deceiver nº2, 2024, Acrylique et craie sur moquette / Acrylic and chalk on carpet, 300 x 110 cm
© Grégory Copitet
↑ Sophie Varin, Shame and Hospitality [coward], 2024
Huile sur toile de coton / Oil on cotton canvas
3,8 x 4,3 cm
© Sophie Varin
↑ Sophie Varin, Heartwarming [cured cheese and flowers], 2024
Huile sur toile / Oil on wood
4,7 x 3,7 x 2 cm
© Sophie Varin

PRESS RELEASE:

Cette exposition de peintures miniatures à l’huile forme un va et vient entre des paysages sobres et contemplatifs, des scènes chaleureuses de cuisine et des personnages épuisés. Les peintures agissent comme les différentes péripéties d’une enquête sans succès. Une recherche de réconfort mise en échec.

Il parait que le désespoir c’est la tentation de ne rien faire. Que le courage s’oppose à la paresse, à la lâcheté, à la peur, mais je ne le crois pas.

COURAGE montre les aléas de cette formule (courage!), de l’empathie vers la cruauté, de la bravoure aveugle à l’épuisement émotionnel.

L’exposition suit un chemin flouté entre tentatives pour se rassurer, refus d’être brave, refus d’abandonner, l’espoir, le besoin de fuir, l’épuisement et le songe.

Roland Barthes parle de la délicatesse pas forcément par opposition à la brutalité mais plutôt comme attitude et forme de minutie. Il dit qu’on voit mieux les choses au crépuscule, car elles demandent de descendre dans le détail, dans l’infiniment futile. Que c’est là que la délicatesse est du côté du vivant, non pas par altruisme mais parce que ça active la perception de la vie. Bien que miniatures, les peintures de cette exposition ne sont pas précisément détaillées. Elles restent floues comme les limites de la vue. Pourtant elles exigent une attention qui pourrait être la délicatesse dont parle Barthes. Elles obtiennent cette attention à travers leur petite taille, leurs couleurs, et leurs contours indéfinis, comme des appâts de pêche si nous étions des poissons. Elles aimeraient qu’on reste avec elles, pour continuer. Pourtant certaines fois ces leurres semblent ensuite se refuser à nous car les personnages des peintures paraissent dérangés, pris sur le fait. Il est dur de savoir vraiment ce qui devrait continuer et ce qu’on a surpris et il faut l’accepter. À une époque où les systèmes de croyances sont brisés au delà de l’imagination, persiste une obsession pour la vérité. Pourtant c’est la demande de certitude qui paralyse. C’est dur d’abandonner. Ces petites peintures sont un maillage de fiction, des motifs de désirs projetés sur la réalité. Pour finir, plusieurs grands formats sur moquette dépeignent des personnages de dos, en train de se retourner vers nous. Arrêtés à l’instant de suivre quelque chose, de fuir, ou d’être convaincus de rester. Ces personnages semblent apeurés ou incertains. Ils négocient. Ils sont prêts à perdre. Un tout petit objet métallique brille entre eux. C’est un bas relief à peine plus grand qu’une pièce de monnaie. Il est peint à l’huile et représente une table à manger. Ça pourrait être un porte bonheur douteux.



This exhibition of miniature oil paintings moves back and forth between sober, contemplative landscapes, warm kitchen scenes and exhausted characters. The paintings act as the various twists and turns of an unsuccessful investigation. A failing search for comfort.

They say that despair is the temptation to do nothing. That courage is the opposite of laziness, cowardice and fear, but I don’t think so.

COURAGE shows the vagaries of this formula (courage!), from empathy to cruelty, from blind bravery to emotional exhaustion.

The exhibition follows a blurred path between attempts to reassure oneself, refusal to be brave, refusal to give up, hope, the need to flee, exhaustion and dream.

Roland Barthes speaks of delicateness, not necessarily in opposition to brutality, but rather as an attitude and a form of meticulousness. He says that we see things best at dusk, because they require us to descend into detail, into the infinitely futile. That this is where delicacy is on the side of the living, not out of altruism but because it activates the perception of life. Although miniature, the paintings in this exhibition are not precisely detailed. They remain as blurry as the limits of sight. Yet they demand an attention that could be the delicateness of which Barthes speaks. They obtain this attention through their small size, their colors, and their indefinite contours, like fishing baits if we were fishes. They'd like us to stay with them, to keep going. Yet sometimes these lures then seem to deny themselves to us, as the figures in the paintings appear disturbed, caught in the act. It's hard to really know what should go on and what we’ve caught, and we have to accept it. At a time when belief systems are broken beyond imagination, an obsession with truth persists. Yet it's the demand for certainty that paralyzes. It's hard to give up. These small paintings are a mesh of fiction, motifs of desires projected onto reality. Finally, several large-format paintings on carpet depict figures with their backs to us, turning towards us. Stopped in the instant of following something, of fleeing, or of being convinced to stay. These figures seem frightened or uncertain. They're negotiating. They're ready to lose. A tiny metal object shines between them. It's a bas-relief barely larger than a coin. It's painted in oil and depicts a dining table. It could be a dubious good-luck charm.


Sophie Varin

Sultana