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Unwritten (sculptures) s’intéresse au rapport que la sculpture et sa pratique entretiennent avec l’écrit, la littérature ou les textes et montre comment les artistes investissent par des voies diverses ces notions pour fabriquer un langage visuel qui se situe entre apparition et disparition, dévoilement et dévoiement de l’immédiatété sémantique.
L’exposition rassemble des propositions de cinq jeunes artistes français qui élargissent les champs de la sculpture et en jouent pour utiliser l’écrit comme un outil formel révélant une autre nature que ce qu’il laisse entrevoir lors d’une approche - d’une lecture - immédiate.
Par jeu, pudeur, provocation, ironie ou goût pour le malentendu, ils triturent l’écrit (et le texte, la littérature, les livres) et les maltraitent, tout en questionnant la potentielle véracité du message délivré au regard, montrant en outre des choses qui ne sont pas toujours ce qu’elles prétendent être.
L’exposition est imaginée sur le principe du Structuralisme, qui considère les langues comme un système dans lequel chacun des éléments n’est définissable que par les relations d’équivalence ou d’opposition qu’il entretient avec les autres. Ainsi le projet se construit et le dialogue entre les œuvres s’établit par association ou opposition les unes aux autres. Formant ainsi un récit riche et varié.
Emmanuel Lagarrigue
L’exploration du langage est sans doute le marqueur principal du travail d’Emmanuel Lagarrigue. À travers son utilisation écrite, parlée, mais plus encore par l’impact physique qu’il lui confère dans ses sculptures récentes, il développe un univers hypertextuel où les processus de transformation, de traduction et de transcodage renvoient à la construction diffractée de l’identité telle qu’elle est vécue à l’époque contemporaine.
C’est ici que tout recommence, 2011, Installation sonore
Tout recommence, mais tout n’est que transformation. Une sorte de Haiku visuel, un équilibre instable à tous les niveaux. Une plaque de béton dont l’agrégat est constitué par un livre aux mille possibilités (Régis Jauffret): le béton réifie le livre, mais le livre fragilise le béton. Un haut parleur diffusant des nocturnes de Chopin joués sur un piano préparé de John Cage. Et une petite ampoule, branchée sur l’amplificateur, qui au lieu d’apporter une quelconque lumière reste obstinément muette ...
What monsters we've become, 2011, installation sonore
Une force tentant d’emprisonner une forme. Un matériau naturel travaillé industriellement -la laine de mouton-, déformé par la force d’une voix, sa force de persuasion et sa force de suggestion, jeu de double aux apparitions irrégulières, aléatoires. Quelques mots comme un état de la condition de l’artiste, disant à la fois cette tentative et son inanité: comment espérer imposer quelque chose aux choses qui nous entourent ? Pourquoi les modeler, les modifier, lorsqu'il ne s'agit que de proposer un état à la place d'un autre ? Et dans le même temps, que faire si l'on ne fait pas ça ?
Don't want to give things a name, 2011, Installation sonore
À quel moment un objet se transforme-t-il en un autre, ou en autre chose que lui-même ? Quels sont les traits qui l’identifient, et quelle est leur résistance ? À quel moment la manifestation de la singularité d’un objet se confond-t-elle avec sa soudaine étrangeté ?
Bruno Rousseaud
Durant ces dernières années la transformation de voitures, entières ou morcelées, et le comportement de certains de leurs propriétaires-conducteurs constituent une partie substantielle du travail de Bruno Rousseaud.
La série de pièces “SANDING“ présentée ici s’articule dans les mêmes logiques que l’essentiel du travail de l’artiste mais se démarque plastiquement des œuvres précédentes par son aspect pictural expressionniste.
Des capots automobiles quelconques sont recouverts par plusieurs fines couches colorées de mastic polyester pour carrosserie et sont poncés laborieusement avec comme finalité de laisser entrevoir des groupes de mots.
“I WANT TO STAY WILD“ ; “GOING BACK TO BASICS“ ; “LET ME BE ROUGH“ ; “TRUST MY INSTINCT“.
Ces messages sous-jacents tendent à mettre en perspective une transversalité entre la difficulté de les déchiffrer et celle de réaliser ou vivre leurs significations. Donnant l’étrange sentiment que les émanations de ces surfaces sont d’un cycle révolu. Ces découvertes soudaines ne sont que les mises à jour de vestiges d’une volonté ou d’un dogme d’existence depuis abandonné ou enseveli par le temps. Cette forme de liberté sauvage et insouciante mais illusoire que l’automobile - à l’instar du rock’n roll - a pu à un moment et en partie incarner… |